Je m'élance, je bats des bras, je m'envole. Plus je bats, plus je vole. C'est comme si j'avais des ailes, sauf que ce sont mes bras. Quand je me rapproche du sol, je bats beaucoup plus fort pour reprendre de l'altitude et me laisser planer à des hauteurs variables.
Je saute nu d'un lieu haut perché sans savoir que je peux voler. Je vole par dessus des arbres, des toits d'immeubles parisiens, je me pose soudain sur une montagne d'où je peux à nouveau m'envoler. Ce sont des vols agréables, régulés par mes battements de bras. Ce ne sont pas des rêves de vitesse, ni forcément des vols lents, ce sont des vols où il faut sans cesse redonner de la force à ses bras. Ce qui est bien, c'est de se poser. Il faut beaucoup battre des bras à ce moment là, il faut redoubler d'effort et de sagacité.
Une fois cela m'est arrivé de voler à deux et il y avait un véritable plaisir à se rattraper, à s'attendre, à jouer à chat-ailé. Je me souviens de cette complicité, sans me rappeler de l'identité de ce compagnon aérien. Je me souviens de la sensation d'élation, de vertige, de liberté extrême et de maîtrise. Je me souviens que la position d'un doigt peut décaler la trajectoire, vraiment.
A cette époque, je n'ai encore jamais pris l'avion, je suis marqué par E.T. Le plaisir de voler est proche de celui que me procure la bicyclette. Dans mon enfance, je ne pensais qu'à cela.
Ce qui est certain, c'est la déception du réveil, l'accablement et la tristesse de se rendre compte que tout cela est impossible ; un chagrin qui donne envie de pleurer et je suis encore triste vingt ans plus tard de ne plus avoir jamais réussi à voler.
Niels | Traque |
Le côté "jeu" est sympathique, c'est rare de voir des vols à plusieurs !
Ce n'est pas rare de rencontrer des rêves à plusieurs, ce qui est rare c'est que l'on se souviennent de qui ils sont.
C'est en tout cas la première fois que j'en lis un ici ;)
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