Je mesure quatre ou cinq centimètres, j’ai des ailes et je ne circule qu’en rase-motte, contre le sol, dans des intérieurs meublés. Il y a beaucoup de pieds de meubles, de chaises, de tables, de lits et je slalome entre eux, comme sur une piste bleue.
Ma vision est subjective, mais je sais que j’ai des ailes dans le dos parce que je vole, tout simplement.
Je ne reconnais pas ces pièces, mais il y a des objets qui m’appartiennent, ou qui sont à d’autres personnes que je connais, souvent des chaussures.
Petit à petit, il y a de l’eau par terre, il y a toujours de l’eau à un moment donné, une flaque renversée sur une surface lisse, du bois ou du carrelage. Je ne mets les pieds à terre qu’au bord de l’eau. Je ne sais pas pourquoi je me pose là, mais je m’en rapproche et j’aperçois dans le reflet mon corps intégralement recouvert de ce fin duvet, un peu comme celui du cardon, un duvet vert argenté, très clair. Mon visage aussi en est recouvert.
Je repars sans plus de question.
Je suis toujours seul, toujours de nuit et je ne croise personne parce que je crois que les gens dorment. C’est un moment plutôt reposant et calme. Je vole, je suis tranquille, il n’y a pas de problème, je peux circuler entre les pieds des tables, des chaises et des lits, je peux explorer le sol qui défile, les failles des carreaux. Je longe les lignes entre les carreaux ou bien entre les lattes que je peux également prendre à contre sens sans en toute quiétude.
Vision Panoptique | Niels |
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