Dans une chambre d'hôtel (mansarde), un homme entend les cris de la femme qui loge à côté. Il fait nuit, il fait froid, les hurlements déchirent le papier peint, mais l'homme ne s'inquiète pas. Il se lève avec sa tête de Ramis*, marche vers la fenêtre en taule bleue qui sépare les deux chambres et l'ouvre en tordant le coin supérieur droit. La femme d'en face, qui se trouve être une blonde semblable à toutes les autres blondes, passe par ce petit interstice sans même effilocher sa robe de nuit vermeille. Ramis ne la regarde pas, il penche simplement sa tête vers la fenêtre et remarque que le feu a pris à côté, expliquant les hurlements décérébrés.
*Harold Ramis, jeune.
Dans la même nuit, des éclairs crèvent le ventre du ciel. Dans les murs, les câbles électriques et téléphoniques se transforment en serpents jaunes en suivant les battements du tonnerre. Des fleurs de liseron s'ouvrent aussi ça et là. L'ambiance est acide dans les murs de Ramis.
Des gens armés devant des remparts désirent soutirer des informations à un vieil homme qui ne sait rien. Ils frappent sa joue droite comme la nuit frappe la gauche. Elle enfle, devient mauve, comme un raisin trop mûr. Soudain, la baïonnette du poing la fait éclater.
PS : C'est un peu louche, mais je n'arrive pas rester dans une attitude descriptive. Les rêves ne sont pas insensibles !
Compilation | Delirium à plumes |