Je suis avec Amelia, en train. Nous sommes en route pour notre lieu de vacances : un endroit perdu, dans un village isolé, au fin fond de la campagne. La particularité de ces vacances, nous le savons depuis notre réservation, c'est que nous n'allons rien payer pour notre hébergement. En fait, nous n'allons rien payer avec de l'argent. Le marché que nous avons passé avec les propriétaires est que ma copine et moi nous couchions avec eux pour avoir des vacances tous frais payés1. Je ne suis pas inquiet et ne ressens aucune jalousie, après tout c'est un marché comme un autre et ma copine et moi nous serons égaux dans la démarche : elle couchera avec l'homme, moi avec la femme. Nous arrivons au village au crépuscule, sous la pluie.
Nous sommes maintenant devant la "maison" du couple qui nous accueille. De l'extérieure, elle est impressionnante, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Elle a été construite à la périphérie du village, entre un terrain vague et la forêt. En fait, on dirait que cette vieille maison de quatre ou cinq étages devrait être démolie. La peinture des murs à l'extérieur est écaillée, on dirait qu'il y a comme des trous dans le toit, et la porte d'entrée n'est rien d'autre qu'un assemblage de planche verticales clouées entre elles et gonflée par l'humidité, peintes il y a sans doute des dizaines d'années avec une immonde peinture bleue à moitié effacée.
La porte s'ouvre et une vieille femme apparaît sur le seuil. Elle a une épaisse chevelure blanche toute décoiffée, est plutôt mince, mais vraiment trop... vieille pour moi. Elle nous fait entrer et nous présente à son compagnon, un vieil homme à la barbe mal taillée et à l'allure négligée. Je regarde Amelia et essaye de l'imaginer aller avec cet homme... Je commence à regretter ce que nous avons fait.
Le couple nous fait maintenant visiter son "domaine". Partout, il y a des bibliothèques qui débordent de livres, à tel point que l'on pourrait y passer une vie à lire ici. Sinon, tout le reste est mal rangée, vieux, poussiéreux, d'une horrible saleté, collant, puant... les adjectifs répugnants manquent pour décrire l'endroit. Les murs, jadis d'une immonde couleur jaune moutarde, sont désormais décrépis : je ne saurais dire si c'est un mal ou un bien. Les plafonds sont à moitié effondrés, et je ne cesse de regarder avec inquiétude au dessus de moi pour ne pas écrasée par une éventuelle chute de brique. Il y a des taches de... "trucs" écrasés sur la plupart des meubles...
Pendant toute la visite, un jeune labrador noir à l'air débile ne cesse d'essayer de me sauter dessus pour attraper Socky2, mon rat gris qui est à l'abri sur mes épaules. Je demande au couple de faire quelque chose pour leur chien, mais ils semblent ne pas m'entendre.
Nous arrivons "enfin" à nos chambres. Elles sont dans un couloir miteux et encore plus glauque que le reste de la maison. Les vieux s'excusent d'avance, car il y a deux vieilles pièces qui ne sentent pas très bon dans le même couloir. En passant devant, je comprends : deux pièces vides envahies par une moisissure d'humidité puissamment malodorante3. J'en ai presque la nausée. Dans l'une de nos chambres, il y a juste un matelas à moitié déchiré par terre, et dans l'autre, un matelas de la même qualité, mais sur un sommier en métal rouillé. Je crois halluciner quand je vois des cafards4 marcher calmement sur les matelas, comme si c'était pour eux un territoire conquis depuis bien longtemps. Les vieux précisent "il faudra faire le lit avant de dormir". Cool.
Les vieux sont partis "acheter deux ou trois trucs pour le repas". Le labrador débile, lui, est resté, et il est toujours aussi collant. Au bout d'un moment, il devient tellement agressif avec mon rat que je fais rentrer ce dernier dans ma manche. Je cherche Amelia pour lui demander ce qu'on fait, mais à la place, je trouve Triss 5 qui me dit "ah mais on peut pas rester ici, c'est immonde". Sans être surpris, je lui dis "ben oui, mais qu'est-ce qu'on fait, on n'a nulle part ailleurs où aller ce soir, dans ce bled..." tout en sachant que je préfèrerais aller dormir dans les bois sous la pluie que de rester ici ne serait-ce que dix minutes de plus.
Je fais maintenant mes bagages, de nouveau avec Amelia, en profitant de l'absence des vieux pour espérer filer en douce. Au moment où nous allons sortir, ils entrent à nouveau dans la maison et nous regardent avec un air étonné. Sans rien dire, nous partons !
Ce rêve était sacrément glauque, et tout y était vraiment répugnant... Un petit côté Delicatessen pour le décor.
L'avis inattendu du comité de lecture | Fragment : le théâtre des ombres |
Au début de ma lecture, je me suis dit "Si ça se trouve, ils sont vieux" ... Ça n'a pas loupé !
Sinon, un rapprochement probable avec votre expérience d'au-pair, non (Surtout le dégoût et les bagages en douce) ?
Oui, il y a très probablement quelque chose en rapport avec l'expérience en au-pair !
Mais bon, la maison dans laquelle nous étions était quand même mieux tenue, heureusement ;)
Oui, parce que comme tu la décris, il faudrait vraiment que ce soit un château hanté, pour être encore plus dégueulasse !
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