Je suis chez mes grand-parents paternels. Il y a beaucoup de gens que j'ai connu, ici. On dirait que des personnes que j'ai connues au collège sont ici, J. J. par exemple1. Je ne sais pas ce qu'ils font tous là, mais je crois qu'il y a une sorte de fête, peut-être mon anniversaire.
Au bout d'un moment, il commence à y avoir quelque chose de menaçant qui flotte dans l'atmosphère. Le ciel se couvre, le soleil commence à décroître.
Je suis rentré à l'intérieur de la maison, dans la salle de chaufferie, qui m'a toujours laissé une impression malsaine2. Il y a une machine à laver là dedans. Elle est pleine de vêtements, mais pas seulement... quelque chose cloche. En regardant à l'intérieur, entre plusieurs vêtements roulés en boules, je peux voir un œil grand ouvert et injecté de sang me fixer. La panique commence à monter. J'essaie d'abord d'ouvrir la machine pour sauver la personne à l'intérieur, mais assez vite, je « comprends » que le type qui est à l'intérieur est totalement fou. Il me vient à l'esprit que c'est une sorte de commando qui a disjoncté et qui s'est caché ici en attendant la nuit pour sortir de la machine et tous nous tuer. Mais il est trop tard, j'ai déjà ouvert la porte de la machine à laver et le psychopathe essaye de se dégager des vêtements pour sortir.
Je tente désespérément de refermer la porte de la machine à laver et je finis par y parvenir, mais l'autre cogne fort depuis l'intérieur, et je sais que la porte va rapidement finir par céder. J'essaye de quitter la maison en courant.
Je me réveille, stressé, dans mon lit. Ce n'était qu'un cauchemar de plus chez mes grand-parents. Quelle chaleur épouvantable, je crois que j'ai trop d'épaisseurs sur moi. Je n'arrive pas à bouger. Mon corps est toujours endormi et mon esprit épuisé n'est pas clair. Typiquement le genre de conditions réunies pour... Ne pas ouvrir les yeux. Ne surtout pas ouvrir les yeux. Si j'ouvre les yeux, ce que je verrai ne sera pas réel, c'est mon cerveau qui paniquera et qui créera des illusions pour expliquer son incapacité à me mettre en mouvement. Je ne parviens pas à m'interdire d'ouvrir les yeux pendant longtemps. Et puis, si je n'ouvrais pas les yeux, ce seraient d'horribles sons qui seraient bientôt apparus. Des choses inquiétantes planent doucement dans ma chambre. J'essaie d'abord d'appeler, voir si Amelia entend, pour qu'elle me secoue un peu pour que je puisse me réveiller, mais évidemment, aucun son ne franchit mes lèvres. Au bout d'un moment, je parviens à gémir pitoyablement, et je vois la porte de la chambre qui s'ouvre et Amelia qui arrive en me parlant, l'air énervée, mais je n'entends pas ce qu'elle dit à cause de mes earplugs3. Elle vient s'installer à côté de moi dans le lit,4 mais elle n'essaie même pas de me secouer. Bizarre, je n'ai même pas senti le matelas bouger. Putain. Je rationalise. Tout cela n'est qu'une hallucination. Je n'ai qu'à me rendormir. La paralysie devrait me permettre d'enchaîner sur un rêve lucide.
Ce qui ne manque pas d'arriver.
C'était éprouvant ! Cela faisait au moins un mois ou un mois et demi que je n'avais pas fait de paralysie du sommeil à ce point effrayante. Bon, je ne vais pas m'en plaindre parce que c'est souvent une épreuve que je dois traverser et qui me mène droit au rêve lucide.
Bon, à part ça, analysons :
Encore beaucoup d'éléments tout droit tirés de Metro 2033 (j'ai beaucoup lu hier soir).
Dans une petite phrase, la fête d'anniversaire du personnage principal était évoquée hier soir, une fête qui avait tourné au drame après que l'un de ses amis se soit fait tuer. Celle de mon rêve allait aussi tourner au drame.
Le commando sort lui aussi du bouquin : à un moment du roman, des troupes paramilitaires camouflées sont rendues quasiment invisibles car elles se déplacent dans les ténèbres du métro.
La machine à laver : aucune idée de pourquoi il se planque dans une machine à laver. Non, sans rire, il aurait pu trouver mieux d'un point de vue fonctionnel, mais niveau effrayant, l'image de l'œil injecté de sang dans la machine à laver... je m'y attendais pas, et ça fout les jetons !
La maison de mes grand-parents : bah, toujours des cauchemars à cet endroit-là. C'est parce que tout petit j'ai eu pas mal de frayeurs là-bas, je pense. (je suis plutôt citadin et là-bas c'est la campagne, et ça ça joue déjà pas mal au côté « inconnu-effrayant »).
Les hallucinations hypnagogiques : j'aurais du les voir venir. Depuis mes premiers rêves lucides, l'année dernière, un cauchemar sur deux me mène à un faux-éveil ou à une paralysie du sommeil. Après, le fait que j'aie vu Amelia rappliquer, ça correspond à ce que j'aurais souhaité, mais qui ne s'est pas réellement passé. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il y avait une scène similaire dans Metro 2033 hier : un personnage, après s'être fait torturer, et en attente de sa propre exécution, est sauvé par ses amis dans uns scène héroïque ; mais il se réveille à cinq minutes de son exécution en ayant rêvé son propre sauvetage, et comprenant que jamais quelque chose comme ça ne se passera...
D'ailleurs, j'ai trouvé l'auteur de ce bouquin plutôt habile pour mêler les scènes de rêves des personnages à la réalité. On ne voit jamais les personnages sombrer dans la folie ou tomber dans le piège des illusions. Tout se fait progressivement, le lecteur ne découvre que quelque chose cloche qu'à la fin des rêveries des personnages. Un peu comme lorsque juste avant de se réveille, on s'aperçoit qu'on rêve à cause d'un élément bien plus abracadabrant que le reste du rêve.
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Une PS juste après un cauchemar, ça doit être éprouvant !
Sinon, le coup du "gars qui se réveille pour se rendre compte qu'en fait il n'a pas été sauvé", ça me rappelle énormément Brazil.
Ah oui, c'est vrai, c'est le même genre que dans Brazil, oui :)
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