Le soleil est suspendu loin à l'horizon comme dans un éternel crépuscule.
Je suis dans une grande maison vide, peut-être en construction. Il s'y trouve un certain nombre de personnes inconnues qui discutent dans une atmosphère un peu étrange, des verres d'alcool ou des coupes de champagne à la main. Une sorte de fête est en train de se donner ici, du genre des fêtes de jeunesse que je n'aimais pas étant plus jeune, beaucoup d'alcool et un festival d'egos en perpétuelle conquête de l'autre.
Je me sens trop vieux pour avoir envie de discuter avec les gens qui sont là, et je n'en ai pas envie. Je croise un jeune homme très grand et barbu, avec un air dédaigneux, presque hautain0. Sa tête me dit quelque chose1.
Au milieu d'un petit groupe de personnes qui discutent, une silhouette féminine, de dos, attire mon attention. Pas très grande, mais pas petite non plus, mince et bien sculptée, cheveux châtains clairs ou blonds teints en roux, jupe ample verte et petit haut léger, blanc cassé agrémenté de petites touches beiges... ceinture à grelots...
Mon coeur se met à battre très fort. C'est elle, aucun doute possible, c'est Feya. Un stress m'envahit, celui de la crainte mêlée d'envie... Que faire ?
Lui parler ? Après tout ce temps, je ne m'attendais plus à la revoir mais... comment l'aborder ? La conversation risque de se résumer à un échange court et gênant...
M'éclipser discrètement alors ? Après tout, ce serait peut-être mieux... Non. Seul dans ce lieu inconnu, qui suis-je censé leurrer en prétendant que je n'ai pas envie de lui parler ? Au contraire, c'est une chance inespérée.
L'espace de ce court moment d'indécision, elle se tourne vers moi et me voit. Oui, c'est vraiment elle. Mon coeur bat toujours plus fort. Plus question de songer à m'éclipser. De toute manière, je n'en ai jamais eu envie au fond.
Elle me dévisage puis sans manifester la moindre surprise, elle me sourit de son demi-sourire habituel. Je fixe ses yeux glacés, ses deux nébuleuses infinies et je lui rends son sourire.
(...)
Il fait maintenant nuit. Nous discutons dans une grande salle peu éclairée. Le mobilier de la salle est recouvert de larges pièces de tissus, comme dans une riche maison abandonnée dont on essaierait de conserver le précieux mobilier. Je me tiens debout, appuyé contre une sorte de poutre (ou un tronc d'arbre ?) qui traverse la pièce en longueur. Elle est debout et me fait face, à un pas de moi.
J'aimerais lui dire que je suis content de la revoir, mais... non, car ce ne serait ni convenable (mais pourquoi ?)... et la connaissant, elle en jouerait.
Elle me dit qu'elle est contente de me parler. Hum. Elle a toujours su prendre l'ascendant sur moi.
Elle me demande ce que je fais ici. Je lui réponds que je ne sais pas, et qu'en plus, je ne sais même pas où je suis2. Je lui pose la même question. Elle me donne une réponse vague (quelque chose comme "il y avait une fête, et je me suis trouvée là"). On en est tous là, donc.
L'homme barbu croisé précédemment s'approche de nous en souriant, le menton dressé en avant, les yeux mi-clos, ce qui lui donne l'air plus hautain que jamais. Il dit quelque chose qui a uniquement pour but de faire savoir qu'il connaît mon ex. Je n'ai rien à lui dire, mais mes yeux lui répondent "laisse-nous tranquille, connard", ce qu'il semble comprendre puisqu'il repart sur le champ.
Je dis à Feya que cela fait longtemps que j'aurais souhaité avoir de ses nouvelles, mais je n'ai jamais osé en prendre car... car... je ne sais pas, mais il me semble que quelque chose m'en a empêché sans que je ne sache quoi3.
Je commence à réaliser que quelque chose cloche, le fait que je sois présent, dans cette maison qui me rappelle vaguement quelque chose, sans pouvoir me souvenir de comment je suis arrivé là, et le fait que je n'aie jamais recontacté cette fille pendant des années sans me souvenir d'une raison valable...
Je dis à cette Fey que j'aimerais la revoir, mais je sens que ça risque d'être compliqué car je crois que ce n'est pas la réalité et que quelque chose m'en empêchera probablement dans la réalité.
Je lui dis que je suis déçu car je crois aussi que ce n'est pas vraiment elle, et que tout ça est faux. Je lui fais la bise et je m'apprête à lui dire au revoir. Mon coeur bat.
La musique, c'est parce que je l'ai eue dans la tête toute la journée, tout comme ce rêve jusqu'à ce que je l'écrive.
Je n'ai aucun souvenir de mon ex qui soit lié à ce morceau, toutefois la mélancolie éthérée qui y est distillée, ainsi que les paroles correspondent bien à l'atmosphère de ce rêve.
La galerie dans la plaine et la rockstar charmeuse de flammes | Troglodyte et moldavite |
:o
Ne te sens-tu pas mal lorsque tu rencontres une ex dans un rêve alors que c'est quelque chose que tu évites de faire dans la réalité (par exemple, pour ma part, le fait d'avoir un copain compromet totalement ce genre de rencontres) ?
Ca te met de quelle humeur de rêver de ce genre de choses ?
Salut el0yn !
Je dirais que rêver de ce genre de choses... c'est compliqué ! Je suis en couple avec ma copine actuelle depuis longtemps, et cela fait juste un petit peu plus longtemps que c'est terminé avec cette ex, mais il m'est arrivé plusieurs fois depuis de rêver de cette dernière.
Et à chaque fois, c'est un mélange de nostalgie, d'envie et d'appréhension. Et je pense que ce serait le même type de sentiments que je ressentirais en vrai dans ces circonstances.
L'ex dont je rêve le plus souvent, que j'ai appelée ici "Feya" est une fille avec qui j'ai eu la sensation d'avoir... comment dire... une affaire non terminée. Notre rupture était, de mon côté du moins, totalement ambiguë.
En ce qui me concerne, je ne m'interdis pas ce genre de rencontres dans la réalité, mais le fait d'avoir une copine compromet effectivement ce genre de rencontre o:)
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