Une arène circulaire, en dehors du temps. Le sol est en pierres jaunies ou sépia, de la même couleur qu'un très vieux papier journal.
L'arène est entourée de haut piliers de ces mêmes pierres. Ils se perdent dans la brume, à quelques mètres au dessus du sol. Au delà de ces piliers, les coulisses : des couloirs et des salles sombres seulement éclairés par la lumière vacillante de bougies agonisantes et de faibles torches que l'humidité de l'air fait crépiter.
Plus loin, il n'y a plus rien. Tout est noyé dans la brume. Je ne suis même pas sûr qu'il existe un monde au delà de l'arène.
Je suis un épéiste très expérimenté, et aujourd'hui, je vais devoir me battre dans cette arène. Je vais affronter plusieurs autres épéistes, qui se battront tous ensemble contre moi. Ce n'est pas une leçon, nous ne nous battrons pas pour l'entraînement.
Je revêts ma seule armure, un pourpoint de cuir noir. Léger et très flexible, je ne compte pas sur celui-ci pour me protéger des attaques de mes adversaires. Après avoir fixé les attaches de mon armure, je passe un long manteau de soie pourpre sur mes épaules. Ces vêtements et cette armure sont vierges de tout symbole, vierges de toutes armoiries. Ce n'est pas un combat pour l'honneur, nous ne nous battrons ni pour soutenir de vains intérêts, ni pour l'idéal futile d'une cause quelconque.
Avant que je ne pénètre dans l'arène, je procède au choix des armes. Je décide de me battre en ambidextre, avec une épée longue dans chaque main. Ce n'est pas un choix dicté par l'habitude, mais par l'esthétique. Car si nous allons nous battre, c'est bel et bien pour la seule beauté du combat. Pour danser en présence de la Mort. Pour nous sentir vivant.
Mes adversaires me font face. Nous nous saluons, puis très vite, le combat commence. Ils tournent autour de moi, et m'encerclent. Je ne parviens pas à les dénombrer car tout se passe très vite, mais peu importe. Je pare les premiers coups avec une aisance incroyable, comme si j'avais fait ça toute ma vie. Je fais danser mon épée, qui tournoie en tous sens, décrivant arcs de cercle et spirales. Les frappes pleuvent de tout côté. Je suis maintenant tellement rapide que le temps me semble s'écouler au ralenti, alors que je bondis en tous sens pour éviter les coups et forcer mes adversaires à reculer.
Les ondulations de mes vêtements, qui paraissaient longs et peu pratiques ni utiles pour un combat, se synchronisent avec la danse tournoyante de mes lames. Mon manteau devient rapidement une arme à part entière, aveuglant mes adversaires en me soustrayant à leur champ de vision au moment où ceux-ci s'apprêtaient à frapper.
A ma rapidité vient s'ajouter une sensation d'apesanteur qui achève de me donner un avantage écrasant sur les autres épéistes.
Nous tournons, tournons et frappons dans une danse continue, et jamais le sang ne coule suffisamment pour venir interrompre le combat.
Fait pendant mes vacances en Écosse.
Seul le réveil me tirera de ce combat continu. Je garderai de ce rêve une sensation de légèreté, de liberté et de puissance qui durera jusqu'à quelques heures après mon réveil.
La forteresse de la montagne qui n'existe pas | L'honneur d'Oncle Po |
Un de ces rêves qui me désole que personne n'ait encore inventé le magnétoscope à rêves ...
Tout simplement superbe !
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