Je fais partie d'un petit groupe de soldats dans un conflit futuriste. Nous nous sommes rassemblés sur un sentier de terre battue en forêt, et nous sommes en train de nous concerter. Il paraîtrait que l'un d'entre nous travaille pour nos ennemis 2. Il nous faut donc au plus vite dénicher le traître.
Quelque chose nous fait penser que le traître ne peut pas être humain, car il a réussi une action hors du commun 3. Problème : nous sommes tous humains ici. Il y a donc quelque chose qui cloche.
Il me vient une idée : et si le traître était un androïde, un de ces robots imitant parfaitement les humains ? Mais en y réfléchissant un peu, je me dis que ce n'est pas possible. En effet, les androïdes sont juste des imitations physiques des humains. N'importe quel humain peut se rendre compte qu'il a affaire à un androïde, simplement en discutant avec : les Intelligences Artificielles sont bien trop parfaites, elles ne disent rien de superflu et répondent aux questions de la manière la plus exacte possible. Ils n'ont jamais réussi à synthétiser « l'hésitation humaine ».
Pendant que les autres discutent, je me mets discrètement en retrait, et j'utilise le scanner d'une de mes armes, une sorte de lance-roquette. Cela fonctionne comme des rayons X, mais cela permet également de capter les interférences qu'émettent les IA.
Je scanne un par un les membres de mon escouade. Arrivé à l'un d'entre eux, je m'aperçois que son crâne est totalement sphérique... et constitué de titane ! Je me dis que son visage doit être programmé pour changer de forme : c'est un androïde espion ! Je peux voir un micro-processeur d'un modèle jamais vu à l'intérieur. Mon scanner traduit les données qu'il interprète silencieusement :
« Les poulains sont parfaitement imperméables. Il est donc déconseillé de les approcher. »
Je comprends alors que nous avons affaire à un nouveau type d'IA, qui utilise un générateur de phrases aléatoires sans queue ni tête pour simuler les « perturbations » de la pensée humaine et ainsi mieux infiltrer la société humaine. Je me dis que le procédé est génial, mais il va falloir abattre cet androïde.
Je le vise avec mon lance-roquette. Celui-ci a anticipé mon mouvement : de la fumée part de ses pieds, des réacteurs. Il décolle très haut dans le ciel. Je tire un missile guidé. Je ne saurai pas si celui-ci l'a atteint... car je me réveille.
J'ai probablement été influencé par la lecture du superbe manga "Pluto", de Urasawa et Tezuka. Mais même dans ce manga, ils ne parlaient pas de la programmation des IA.
La femme-sniper et les zombies | Fragment : Carnage dans la galerie marchande |
C'est marrant, de mon côté je viens de relire IAN de Fabien Vehlmann et Ralph Meyer, où ils partent du principe d'avoir créé un androïde le plus humain possible, car possédant de la vraie peau humaine pour en avoir la fragilité.
Sinon, la "phrase aléatoire" est fantastique !
Je ne connaissais pas IAN, je le note dans un coin, ça m'intéresse (en ce moment je suis très branché SF cyber). Je le prendrai à ma médiathèque s'il y est :)
Pour ma part, je suis pas sûr que la peau suffise pour qu'un robot aie l'air humain :S
La phrase était pour le moins étrange... en fait, il m'arrive souvent de me souvenir de phrases sans queue ni tête dans mes rêves. Mais là, elle était intégrée à un scénario, c'est ce qui la rendait originale.
En fait, dans le principe ils ont cherché à créer un robot "imparfait", qui puisse faire des erreurs (Et en apprendre, comme les humains). Et pour qu'il soit imparfait, ils lui ont donné (entre autres) une peau fragile.
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