Je me trouve près d'une plage peu ordinaire. En effet, cette plage est entièrement longée par un mur assez imposant et impossible à escalader, car glissant et sans accroche. Alors que je me demande comment je vais parvenir à descendre jusqu'à cette plage, un homme plutôt avenant me propose de me montrer le chemin. Étonnement, il me guide jusqu'à une sorte de tourelle. Alors que je m'attend à descendre les escaliers pour atterrir sur le sable, l'homme m'explique qu'il faut monter les escaliers pour arriver en bas et les descendre pour arriver en haut. Peu perturbé par cette bizarrerie, je monte les escaliers jusqu'à aboutir sur la plage, bondée.
Entourés par une foule de personnes, je remarque une baleine et une orque échouées, mais toujours en vie. La baleine se montre agressive, j'essai alors de venir en aide à l'orque, plus calme. Je lui donne de larges coups d'épaules afin de la rapprocher de l'eau, mais elle se contente de rouler sur elle-même dans tous les sens, se cognant contre les gens. C'est alors que je me retrouve écrasé sous son corps, mes doigts beaucoup trop près de sa grande gueule béante. Je m'efforce de les en éloigner, apeuré par ses dents aiguisés, sans compter que la baleine lui ordonne depuis déjà un bon moment de me croquer la main. Bien heureusement pour moi, elle se contente de me mordiller à plusieurs reprises le bout des doigts. Quand je parviens enfin à me dégager d'elle, je la pousse de nouveau vers la mer, afin d'en finir le plus rapidement et parviens après plusieurs essais à la remettre à l'eau. Les vagues la font revenir une dernière fois, avant qu'elle ne réussisse à repartir de elle-même vers le large.
Loin d'être enfin en paix, j'aperçois vers le lointain large de hautes vagues se dirigeant vers nous. Quand la première vague déferle sur moi et les autres, je parviens à rester debout, la respiration bloquée, avant qu'elle ne reparte en arrière me laissant quelques secondes pour reprendre mon souffle. Mais déjà une autre vague nous ébranle. Les gens ne paniquent absolument pas, certains on l'air impressionnés, d'autres ont l'air de penser : ''dites donc il y en a des belles aujourd'hui, hun ?! ''. A mesure que le temps s'écoule, les vagues deviennent de plus en plus gigantesques. Comme beaucoup d'autres, je recule petit à petit jusqu'à atteindre le grand mur. Les vagues toujours plus énormes se brisent contre lui à présent et je crains de rester bloquer entre eux, ne pouvant ni continuer à reculer, ni survivre face à l'océan. Inquiète, je tente de longer le mur dans l'espoir d'atteindre une sortie.
Je retrouve l'homme qui m'avait guidé plus tôt et entreprend de le suivre à nouveau, je ne suis pas la seule à avoir cette idée, en effet quelques personnes nous rejoignent déjà. Nous avons vite fait d'atteindre la tour, mais d'après l'homme la porte d'entrée habituelle est bloquée avec toutes ces vagues, il va donc falloir trouver autre chose. Nous entrons finalement par le haut de la tour, que l'on parvient à atteindre grâce à une butte de sable, en passant à travers une toute petit lucarne, que j'ai d'ailleurs du mal à passer. Seulement, une fois à l'intérieur nous nous retrouvons bloqué par une masse de personnes qui montent les escaliers, dans le but de descendre jusqu'à la plage, plage que nous tentons de quitter en vain. Les escaliers étant très étroits, la descente se fait difficilement. Heureusement, il y a quelques paliers où certains peuvent s'arrêter et se laisser passer mutuellement. Nous sommes maintenant un bon groupe d'une dizaine de personnes, moi et l'homme devant, ouvrant la marche. La panique commence à se faire sentir dans les rangs.
Nous émergeons enfin dans une sorte de cabanon bas de plafond, où nous devons nous tenir courbé. Cet endroit est entièrement en tissu blanc: le sol, le plafond et ''les murs''. Bien que l'espace soit plutôt confiné, il n'est pas complètement clos. En effet, d'un côté du cabanon, comme si l'un des murs avait été ôté, c'est le ciel et l'océan qui nous fait face. Je comprend que si nous avons vue sur les tourments de la mer, c'est que celle-ci se trouve juste sous nos pieds (ce qui en somme n'est pas très logique, puisque à la base, nous descendions). Je me rapproche doucement vers le bord du cabanon, qui avec son sol en tissu n'est pas très stable. Nous nous mettons tous en position assise pour nous faire glisser vers le bord, les pieds en avant pour mieux ralentir en cas de problème. Nous nous stoppons tous net en nous rendant compte qu'avec nos poids réunis nous allions nous faire basculer en avant jusque dans le vide. Il faut faire balance. Ceux situés le plus au fond reculent, les autres se fixent contre la paroi des murs de tissus. Je me retrouve à l'extrémité gauche du cabanon, celle précédant tout juste le vide. L'homme est dans la même situation, juste en face de moi.
Près de ma tête, je remarque un corde nouée d’une certaine façon. Il y en a une à chaque coins du cabanon. Je comprends que ce sont elles qui permettent à notre sol en tissu de tenir, seulement le nœud de la mienne commence à se défaire, nous sommes trop lourds. Je tire dessus pour la resserrer, de justesse, puis préviens les autres. L'homme vérifie le nœud de sa propre corde. Le sien aussi est en train de se défaire. Je crie à mon voisin de m'aider à tirer la corde, avant de me rendre compte que l'une des cordes du fond se desserre à son tour. Je crie à nouveau qu'il faut retenir ses cordes à plusieurs, car c'est notre propre poids que nous retenons à présent à bout de bras. Il semble que nous n'y parvenions pas, puisque le sol commence dangereusement à tanguer. La femme qui devrait tenir la corde arrière située à droite est accroupi et brasse l'air afin de rester en équilibre et de ne pas s'effondrer au milieu du cabanon, ce qui nous ferait tous lâcher sans aucun doute.
Il y a un poids de trop à l'avant, je décide donc de descendre la première. Je regarde l'homme, afin d'obtenir son accord, je m'en veux un peu de le laisser là à tenir sa corde. J'ai l'impression de le condamner. Je me dis que comme il tient l'une des quatre cordes, il ne pourra sortir que dans les derniers. Cependant, s'il n'y a plus personne d'autres pour tirer sur les cordes, au moins deux d'entre eux s'écraseront sûrement avec ce cabanon en les lâchant enfin. J'ai l'impression de lui laisser la place du sacrifié, persuadé quelque part qu'il ne s'en sortira pas. Je me penche dans le vide pour mieux voir ce qui m'attends. La tour n'est plus qu'une grande structure de bois, comme si elle avait perdu sa peau et qu'il ne lui restait plus que les os. Je pense pouvoir atteindre le haut de la structure en sautant dessus. Ensuite, je n'aurai plus qu'à l'escalader vers le bas où j’atteindrai des rochers qui me permettront de quitter cet enfer. Des vagues immenses continuent en effet de déferler sur la plage. Après un dernier regard en arrière, je saute et atterri sur le haut de la structure, comme prévu. Ce sol-là est dur et stable, mais je me sens affreusement coupable. J'ai l'impression d'avoir abandonné un être cher, alors je décide de ne pas partir et d'aider les autres à descendre jusqu'à la fin. J'encourage l'homme maintenant en sueur et en proie à un douloureux combat intérieur à tenir encore. Du ciel, je vois s'écraser non loin de nous d'inquiétants éclairs. Le vent souffle de plus en plus fort. La mer est déchaînée.
Je me réveille le cœur battant et me rends compte que la fin de ce rêve était assez terrifiante.
La fillette |
Oui, on ressent beaucoup de ton angoisse vers la fin du rêve, c'était une décision déchirante.
Sinon, les énormes vagues, c'était un cauchemar récurrent de mon enfance.
Oui, j'ai moi aussi fait ce rêve à une époque où une grande partie de mes rêves traitaient de hautes vagues ou de tempêtes en mer.
C'est gentil de prendre le temps de lire mes rêves, il sont souvent très longs... :D Et pourtant j'enlève les détails les plus inutiles, enfin j'essai ^^
Pas de souci, je prends énormément de plaisir à tous les lire. Et tu n'es pas la seule à écrire des tartines, rassure-toi ;)
En tout cas tu as une excellente mémoire onirique !
Merci ;D
J'ai en effet pu voir que je n'étais pas la seule à écrire des pavés, ni à avoir une bonne mémoire onirique d'ailleurs :)
J'adore ton escalier qui fonctionne à l'envers. Personnellement je rêve rarement d'eau comme ça. Et moi le paysage est joli quand je lis ton rêve. Peut être que je suis trop détendue pour le voir sombre.
C'est vraiment que vers la fin que tout devient sombre, au début le paysage était pas si mal et même ensoleillé! Mon escalier m'a fait penser à l'univers d'Alice aux pays des merveilles, complètement illogique mais ça marche ^^
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