C'est la fin de la semaine, la fin d'une longue semaine. Les heures s'éternisent avant que je ne sois enfin en week-end, enfin en vacances à vrai dire ! Je ne peux supporter cet endroit davantage. Les gens qui le peuplent en demandent trop, et ne comprennent rien. Ils sont si peu humains... C'est comme s'ils n'étaient jamais fatigués, et imposaient leur rythme à tous ceux qui le sont.
Des cours... Il ne s'agit pourtant que de simples cours... Supposés être supportés par les plus turbulents. Pourquoi suis-je aussi fatiguée ?
Il est question de textes à écrire.. En solfège ! Je n'y connais rien en solfège... Les autres sont probablement tous aussi ignorants que moi à ce sujet, pourtant ils travaillent. Ils travaillent, et moi j'attends... Le temps ne veut pas s'écouler, certaines choses doivent être vécues avant...
Je ne fais pas mon travail, je me fais réprimander, je hurle pour m'expliquer et décide de m'exiler dans mes appartements. Les douches ne fonctionnent qu'à moitié, et je ne puis m'y détendre. La colère me maintient éveillée, une sieste est impensable.
Mais je finis par être libérée de mon calvaire, et peux enfin rentrer chez moi.
Le trajet n'est pas de tout repos non plus. Plusieurs mains tentent vainement de m'arracher mon téléphone. Je marche vite pour éviter d'autres mésaventures. Je prends le métro. Je marche. Je me perds. Puis je retrouve mon chemin.
Quelques pas avant l'entrée de mon immeuble, je reçois un message par voie inhabituelle (Skype ou LinkedIn). Je reconnais immédiatement son nom, son prénom, mon esprit fait immédiatement le lien avec des souvenirs volontairement enfouis très profond. Son visage, ses joues, ses cheveux et son corps me reviennent en mémoire, et je manque de faillir. Impossible de me rappeler le contenu de son premier message, en revanche le second est on ne peut plus clair :
- Sexe ?
Je m'empourpre quand je me rends compte de ce qui me vient à l'esprit en premier.
J'entre dans le couloir, et marche tranquillement en direction de mon chez-moi. C'est alors que j'imagine l'impensable.
Je regarde sur ma gauche, cette porte sans nom dont je ne connais le locataire, cette porte qui représente le vacarme qui me réveille chaque matin. C'est certainement là que vit le gardien qui, sortant les poubelles alors que tout le monde dort, ne se rend pas compte du bruit que cela occasionne, et me coupe dans mes rêves variés.
J'ignore comment cette idée impossible me vient en tête... Mais elle vient aussi sûre qu'une évidence qui m'aurait échappé.
Peut être vit-il ici. Cela expliquerait son message et la sensation de présence qui le suit.
Je fais quelques pas en arrière, discrètement, je veux pouvoir lire le nom qui doit se trouver sur cette porte, je veux pouvoir confirmer cette idée, ou l'infirmer.
Mais lorsque je me pointe devant sa porte, celle-ci s'ouvre.
Je peux apercevoir l'éclairage orangé du séjour, la clarté que cet endroit dégage. Je pense sentir ces odeurs masculines me chatouiller les narines. Je rougis. Je ne devrais pas prendre autant de plaisir à vivre cet instant.
Il se tient devant moi, souriant d'un air victorieux. Ses cheveux sont courts comme ils l'étaient la dernière fois que je l'ai vu, ses joues sont rosées et sa peau est parfaite. Sa mâchoire carrée, ses lèvres trop épaisses...
Il n'y a aucune salutation, comme s'il n'y en avait pas besoin.
- Alors ?
Je lutte pour ne pas accepter bien plus que je ne devrais. Nous finissons par en arriver à la prise de nouvelles. Je lui demande comment il a atterri ici, comment il a su que j'étais voisine, comment il en est arrivé à m'envoyer ce message, pourquoi à ce moment précis...
La suite n'a pas d'importance. N'en a que l'instant où je le vois apparaître devant moi.
Voyages | They will stop degrading us |
Hello ElOyn! J'adore l'ambiance qui se dégage de ce rêve. La sensation d oppression sociale au début, je m'y retrouve! J'aime aussi cette sensation du moment critique, celui où la porte s'ouvre, l'apparition soudaine de l'autre... Oui ça me rappelle des instants forts vécus
Contente que ça te plaise, mais c'est loin d'être aussi intense que lorsque je le vivais. J'en suis un peu déçue. J'ai mis trop de temps à l'écrire, je pense.
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