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Rêvé le 27 octobre 2016 - el0yn avait 25 ans Ajouter ce rêve à vos favoris

Je travaille dans une entreprise géante. Semblable aux rues que forme la Part Dieu à Lyon... Un grand espace de vie confiné dans des murs. Cela ne devrait pas être possible. Bientôt l'horizon magnifique que peut être la nature sera retranscrit par des écrans., collés contre les paroles des couloirs pour camoufler l'étendue du massacre.

Je travaille dans une entreprise géante aux murs blancs, trop propres. Peut être que je fais de la mise en rayon, peut être que je suis employée polyvalente en restauration rapide... La tâche que j'accomplis n'a pas de réelle importance, celle ci est sans réelle but et ne sert aucune cause qui vaille le coup... Mais il faut bien manger.

Les jours passent sans que quoi que ce soit ne vienne le divertir. J'agis sans réfléchir, à la chaîne, j'attends que ça passe, en espérant que ça passera vite.

Mon frère travaille avec moi parfois. Je nous sens observés. Quelqu'un nous regarde, quelqu'un veut nous faire peur sans que je n'en comprenne les raisons. Lorsque je range le fond du couloir, celui qui pourrait mener à une autre grande entreprise mais qui est condamné depuis que celle ci a fermé, la sensation est deux fois plus forte. Au début je l'ignore, croyant qu'il s'agit d'un tour de ma méfiance peut être un peu démesurée... Pourtant, plusieurs fois, mon frère me demande de me retourner pour me montrer quelque chose.

Je m'arrête alors de ranger, ou je rallume la lumière que je venais d'éteindre. Il me tend une photo qu'il a trouvé sur le rebord de la vitre qui sépare le couloir de la pièce principale. Le haut de ce mur est, en effet, en verre pour laisser passer la lumière. C'est que l'humain a besoin d'un bon éclairage pour être en bonne santé et pour ne pas abîmer ses yeux. Ce serait dommage de vieillir prématurément.

Sur cette photo, il y a moi, active dans ma tâche, portant ma tenue de travail, les cheveux attachés... Sur cette photo il y a moi, photographiée il y a quelques minutes tout au plus.

Elle est de bonne qualité cette photo, pas un brin de flou. J'occupe la plus grande partie de l'espace, comme si l'auteur de celle ci s'était tenu à quelques mètres de moi pour la prendre. Mais je n'ai entendu aucun bruit, et je suis seule à travailler avec mon frère.

Il fait nuit dehors. Cela rend les choses plus angoissantes... Les gens qui sortent la nuit ne sont que des gens mauvais non ? Les honnêtes travailleurs éliminés, il ne reste que les fêtards, qui ne sont pas bien méchants et ne risquent pas de se trouver dans les parages, les drogués, et les malfaisants ? Certainement sont-ce les préjugés qui parlent. Mais retrouver une photo de soi, qui date s'il y a quelques minutes, sans son auteur...

Cela arrive plusieurs fois. Nous sommes parfois deux sur la photo, les jours où mon frère me donne un coup de main. Il n'a pas l'air apeuré. Moi, je décide d'appeler la police.

Sur le chemin qui me sépare du téléphone, je croise des policiers qui font une ronde, ou bien sont là pour une toute autre raison. J'essaye d'attirer leur attention sur les faits... Ils ne semblent pas très intéressés et m'expliquent que tant qu'il n'y a pas eu d'agression physique, ils ne peuvent rien faire. Je ris jaune et retourne à mon travail.

Si la police ne peut pas m'aider, qui le fera ?

L'endroit ressemble à un énorme hangar. Le couloir se trouve près d'une énorme porte de garage qui pourrait laisser entrer un bateau. Elle sert pour les livraisons. Notre zone d'arrête au stock dans lequel nous rangeons les marchandises... Mais le bâtiment continue. Il y a des magasins, des cabinets de docteurs, des instituts de beauté, des pharmacies,,, Un vrai centre ville qui accueille beaucoup de clients la journée. J'en fais partie.

Le jour suivant, je marche dans les rues couvertes en regardant autour de moi. Je laisse mes pensées se perdre agréablement dans les tréfonds de mon esprit. Je me laisse divaguer en notant ce qui se passe autour de moi. Je passe devant un institut d'épilation. Leur nouveau modèle de laser trône au milieu de la pièce, que tout le monde peut admirer à travers leur énorme vitrine.

Le principe est simple, me dit l'esthéticienne, vous payez 84 euros la séance, et l'appareil vous épile une zone du corps définitivement. Vous n'avez plus jamais à revenir pour ces poils de toute votre vie. C'est entièrement sans douleur et rapide.

Ce qu'elle oublie de me dire cependant, c'est que la zone du corps, qui coûte donc 84€, ne fait que quelques centimètres carré. De quoi vider son portefeuille dangereusement. Une seule zone n'est pas satisfaisante. Il faut payer au moins 10 fois le prix pour commencer à se sentir plus léger.

Je suis intéressée malgré moi... L'idée d'une peau douce qu'on n'a plus à charcuter pour retirer les poils est alléchante. Mais mon compte bancaire me rappelle vite à l'ordre et je sors de l'institut.

Je marche sans direction précise. Sur le chemin, je songe à cette histoire d'épilation définitive. Le prix est élevée, mais peut être qu'au final, cela revient au même que les autres moyens beaucoup moins durables. Je mets cette idée de côté pour plus tard, avec la ferme idée de me débarrasser des poils définitivement un jour ou l'autre.

Sans le vouloir je me dirige vers mon lieu de travail. Inutile puisque j'ai terminé pour aujourd'hui.

Il1 fait son apparition comme il le fait assez souvent en ce moment. Je ne sais pas pourquoi, puisque ça fait belle lurette que je ne l'ai pas vu... Plus de temps encore que mon cœur l'a oublié. Mon cœur ne l'aimait pas vraiment. Il aimait l'idée d'être au creux de ses bras, il aimait l'idée d'être quelqu'un pour lui... Il ne l'aimait pas vraiment.

Peut être a-t-il une image réconfortante... que mon subconscient l'utilise comme zone de calme. Ceci est à analyser plus tard.

Je me retrouve au chaud dans ses bras. Il me parle doucement, baise ma joue parfois. Je ne comprends pas. Au réveil rien n'a plus la même saveur, rien n'a plus le même goût. Tout perd de son intensité et de son sens... à moins que ce ne soit l'inverse et que je me rende compte qu'il n'y en avait tout simplement pas.

Tout va bien se passer...

Courir, avec l'esprit loin là bas... Fuir sans avoir à lever le petit doigtLes rêves qui vident

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