Doctor Who...
Il ne reste plus grand chose. Quelques douces bribes qui à elles seules forment tous mes rêves. Je rêve, rêve d'une belle aventure en sa compagnie, en sa présence si délicieuse et folle. Je rêve que je suis celle qui le suit, l'aide, vit avec lui un moment de sa longue existence.
Puis je me réveille. Lentement mes yeux s'ouvrent sur la petite pièce dans laquelle je me suis assoupie auparavant. Je n'en ai aucun souvenir. Comme si on m'avait apporté ici après un violent choc. Choc que pourrait être ce réveil, le réveil de manière générale. Les murs sont tous blancs, c'est un petit local. La pièce n'est pas très meublée. Seulement le matelas sur lequel je suis allongée, une petite télévision et quelques chaises et tables servant à tous ceux qui veulent regarder le programme. Une porte d'entrée, et une porte au fond de la salle, accédant à la cuisine.
Je me réveille doucement, m'assoie sur le lit. Il est dans la pièce, il s'affaire à quelque chose et me tourne le dos. Je me vois de loin, à moitié endormie, les cheveux encore ébouriffés. Tout est blanc, blanc sale, blanc mal éclairé. Comme du blanc vieux. Mes vêtements sont aussi dans ses teintes. Une chemise toute simple. Mon visage semble plus clair que d'habitude. La tristesse que j'aurais du ressentir en sortant de mon rêve ne se fait pas sentir lorsque je comprends que c'est bien de lui dont il s'agit.
Il s'approche de moi. Je ne peux me souvenir de quoi notre dialogue se compose. Son visage est inquiet, comme lorsqu'il se fait du soucis pour Amy à propos de sa grossesse étrange. Il s'interroge sur ce qui se passe en moi. Je ne parviens à me souvenir. Je suis triste, j'ai peur... Quelque chose en moi ne va pas bien. Je n'ai pas envie de le quitter, je me dis qu'il ne me connaît pas. Qu'il n'est qu'un rêve après tout. Qu'il n'est qu'un héros et que je ne suis rien à ses yeux. Ou qu'une amie.
Je lui dis qu'il ne sait rien de ce qui se passe en moi, que je ne peux pas être heureuse, que jamais je ne trouverai ce qu'il faut pour l'être. J'ai envie de partir, de m'éloigner. De me poser dans un coin, assise par terre, et de pleurer indéfiniment. En attendant que quelque chose se passe. Comme d'habitude.
Attendre que le temps passe, et que la vie se termine sans moi. Attendre de mourir, de m'éteindre. Comment avouer ça ? Même à cet être trop parfait qu'est le Docteur.
Mais il s'approche de moi. M'empêchant de partir trop loin. Il me regarde de ses yeux inquiets qui se veulent confiants, il se tient tellement près de moi... Je pourrais sentir sa chaleur. Chaleur corporelle, mais pas que.
Il me regarde avec sérieux, avec compassion. Il semble souffrir avec moi, et ça me fait du mal. Parce que ça me fait du bien, parce que je ne suis pas habituée à ne pas me sentir seule. Même si à cet instant, il ne s'agit que d'un petit espoir.
Il me parle doucement. Il n'a pas à choisir ses mots. Il est doux, il est beau, il est aimant. Il me dit qu'il me connaît mieux que moi-même. Qu'il sait mieux ce dont j'ai envie que moi-même. Après quoi il s'approche encore plus près de moi, frôlent mes lèvres des siennes... Dans l'unique but de me faire comprendre qu'au fond je le souhaite, je ne me le suis seulement jamais avoué.
Sans toucher je ressens un frisson extrême qui parcourt l'intégralité de mon corps en une seconde. Tout en moi adore l'instant. Je n'ai même pas forcément besoin de plus. Juste ressentir le désir d'être plus proche, encore plus proche, sans avoir besoin de l'assouvir pour qu'il soit délicieux. Je voudrais que ça ne s'arrête jamais. Je sens son souffle dans le duvet invisible de mon visage, je sens son haleine, je sens sa vie près de la mienne.
Plus proche... Encore plus proche... Toujours plus chaud.
Il s'éloigne alors, toujours plein de douceur. J'ai envie de me coller à lui, de ne jamais m'en aller. Je sais maintenant qu'il sait tout, qu'il agit en conséquence chaque fois, même lorsque j'ai l'impression qu'il l'ignore.
Je l'aime tellement. Je ne suis même pas certaine que je sois capable de décrire l'aspect de cet amour. Je n'en ai même pas envie. J'ai seulement envie de le ressentir encore, et encore, et encore...
Même lorsqu'il s'éloigne sa présence reste en moi un moment.
Vient alors un autre évènement étrange. Le docteur se fait avaler par un géant serpent dans un espèce de labyrinthe. Il y a mon frère qui vomit lorsqu'il comprend pourquoi la monstrueuse créature a le ventre déformé. Il digère. Je suis dévastée... Le Docteur est mort. Le Docteur est coincé dans le corps de cette bête qui ne mérite plus de vivre. Je ne crois pas que je pleure. Quelque chose en moi doit être serein.
Une voix me sussure qu'il n'y a qu'à attendre.
Je ne la comprends pas tout de suite. Puis je rappelle que le Docteur n'est pas humain, que son corps se régénérera. Ce n'est qu'une question de temps. Qu'une question de seconde avant qu'il ne puisse sortir du corps de l'énorme serpent en le déchiquetant plus ou moins violemment. Je sais en moi qu'il n'aimera pas l'idée de tuer une bête de cette envergure. Il aime trop ce qui est inhabituel pour vouloir une telle chose. Mais je ne pense pas que cette créature lui laisse le choix.
Soudain une grande lumière émane du ventre écailleux.
"Ca commence !"
La lumière est orangée, plein de petites particules si jolies. Elle est tellement intense qu'on ne voit plus le corps de la bête. On ne voit plus grand chose. Qu'une grande lumière. Tellement belle qu'on ne peut s'empêcher de la regarder. Tellement violente que les yeux en sont rapidement aveuglés.
Il n'y a pas de sang, pas de déchirure. Le serpent disparaît et laisse place à celui que je veux retrouver. Lorsque je le vois, mon coeur, mon corps, tout en moi se réchauffe d'une tendre chaleur. Tellement pure. Mon Docteur est en vie, il est revenu, il existe. Je viens de le voir se régénérer après tout.
Je cours, je lui saute dessus, je le serre tellement fort. J'ai l'impression de tout retrouver, de me retrouver. Parce que trop de parties de moi se sont accrochées à lui.
Je ne me souviens pas de la suite. Je me souviens seulement de cet instant où je le retrouve. Il me donne tant de force qu'il me prend l'envie de le soulever. J'ai l'impression que je pourrais même le tuer si je le souhaitais.
"Le Docteur existe, il est là avec moi, il est vivant, je ne rêve plus !"
Peur, Effroi, Tétanie | Dragons |
Un rêve vraiment magique...
Moi aussi j'adore cette série !
Je continue d'adorer ta manière de décrire tes sentiments, c'est très pur.
Sinon, quand tu décris ce que tu ressens avant qu'il ne t'embrasse, c'était de toi qu'il s'agissait, ou du personnage que tu incarnais dans le rêve ?
Merci x2
Aaah ce passage là... Il s'agit des deux un peu je pense. J'étais moi dans le rêve, exactement comme je suis dans la réalité, en plus libre. Après le contexte me fait dire qu'il s'agit plus de mon personnage dans la description des sentiments, vu qu'il est dans le contexte. Mais bon, c'est moi aussi.
Il faut vraiment que je me mette à regarder la série, en tout cas : on m'en dit tellement de bien !
J'ai déjà rêver du docteur, mais pas de cette manière... J'aurais aimé pourtant.
C'est vrai que ce rêve est beau, loin maintenant, mais toujours beau... J'espère que tu le relis de temps en temps pour te remémorer les détails oubliés... Car ce rêve, tu ne dois pas l'oublier.
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