Une fois de plus, j'ai certainement attendu trop longtemps pour me lancer dans le récit de ces faits... Bien qu'on ne puisse pas dire que ce soit des faits.
Je vis dans une grande maison que l'on pourrait presque appeler manoir. Elle est construite dans un style plutôt ancien qui me rappelle beaucoup de souvenirs. Les plafonds hauts, très hauts, me font penser au vieil appartement de Jennifer, l'amie d'enfance de ma mère.
Les grandes fenêtres donnent sur une cour, ou sur une forêt selon les pièces. L'extérieur semble assez sombre. De lourds nuages gris recouvrent la ville et empêchent le soleil d'atteindre le sol. Les gens sont maussades, à l'image de l'environnement dans lequel ils évoluent.
Toute cette grisaille n'empêche pas la maisonnée de demeurer joyeuse. Nous sommes la lumière des environs, des exceptions à part entière. Le malheur dû à la mauvaise météo ne semble pas nous atteindre.
Je cherche une tenue à me mettre pour le bal de ce soir. Je ne suis pas sûre que ce mot soit approprié. Un "bal" me semble être un événement assez rare... Ici, ces soirées sont choses communes. Nous profitons de la vie de cette manière au moins une fois par semaine.
Mais ce soir, je veux être certaine de plaire à mon cavalier. J'essaye des robes, des jupes, même un pantalon noir en simili cuir que je compte accompagner de talons hauts. Certainement pas des talons aiguilles, mais plutôt des talons hauts qui assurent une marche aisée. Des bottines noires dans un style rock.
J'aime ces soirées dansantes où l'on peut se rendre vêtu comme on le souhaite. J'ai envie de donner une image sûre, un brin dominante. Je veux être complètement confiance. Mais mon placard est bien pauvre. Rien ne s'associe parfaitement à mon humeur. Je décide de remettre cette tâche à plus tard, sans pour autant arrêter d'y penser. Je peux toujours tomber sur quelque chose d'adéquat en parcourant les vitrines des boutiques aux alentours.
La pièce dans laquelle je suis est en désordre. Les rangements débordent de bidules qui n'ont aucune place. Les deux lits servent de dépotoir à vêtements. J'ai la très lointaine envie d'améliorer cet endroit, mais il entre dans la pièce avant que je ne commence à trier les affaires éparpillées partout.
Klaus. Encore.
Il faut croire que j'aime voir la faiblesse et la fragilité des personnes qui paraissent incassables. Il semble perdu dans des pensées bien noires. Cela fait peut être trop de temps qu'il a été sage avec tout le monde.
Il s'assoit sur le lit le plus proche de la fenêtre et laisse son regard se perdre à travers celle ci. Il y a tout de même de la joie dans son expression. Sa bouche n'est pas crispée comme elle le serait chez quelqu'un qui retient une violente émotion. Son regard pétille. Lorsque ses yeux croisent les miens, cette étincelle se propage dans tout mon corps.
Je commence à lui parler calmement, d'une voix tranquille, dénuée de jugement, dénuée de questions. Je lui parle des horreurs qu'il peut commettre à tout va, je lui parle de sa tendance à briser le cœur des personnes qui l'entourent. Je lui dis que j'ai l'impression qu'il repousse les autres, sans arrêt... Je lui dis que tout cela ne me fera pas partir. J'ai décidé de le suivre, j'ai décidé d'apprendre à voir le bon en lui. Rien ne m'empêchera d'y arriver, même pas lui même.
Il reçoit mes propos sans rien dire. Je suis tantôt en face de lui, à scruter son visage pour mieux apprendre ses expressions, tantôt assise à côté de lui pour que la voix lui soit plus proche. Je pose parfois ma tête sur son épaule, espérant ainsi lui transmettre un peu de chaleur. Un cœur aussi froid que le sien en a bien besoin. Il en faudra beaucoup pour qu'il y soit à nouveau sensible.
Il se laisse faire. Il ne dit rien. Je sais que si je souligne les éventuelles réussites, il prendra la fuite malgré lui. Alors je ne dis jamais rien. Je suis présente à ses côtés. Dès qu'il a besoin de moi, pour n'importe quelle tâche, je m'efforce d'être disponible pour lui, que la tâche me plaise ou non, que celle ci enfreigne certains de mes principes ou non. Je tuerai s'il me le demandait. Cependant, ma condition d'humaine me protège de ce genre de devoirs.
Plus tard dans la soirée, le bal bat son plein. La musique fait danser les invités. La salle se remplit. Les gens mangent et boivent dans la bonne humeur. L'endroit fait riche. Les lustres de cristal, les rideaux de velours qui font au moins quatre mètres de haut, tout est là pour rappeler que la famille Mikaelson est très aisée.
Après une courte danse aux bras de mon prince, je décide d'aller grignoter quelque chose du côté du buffet. Évidemment il y en a pour tous les goûts et je me perds rapidement dans toutes ces saveurs.
Quelque chose se passe. Peut être que l'électricité s'est coupée, peut être y a-t-il eu un violent bruit à l'extérieur... Quelque chose que j'ai raté a annoncé la fin des festivités. Tout le monde se presse, tout le monde rassemble ses affaires pour partir au plus vite. Quelque chose arrive, et il vaut mieux ne plus être là lorsqu'il fera son entrée.
Je commence à suivre le pas. Mon cœur s'accélère, je regarde partout. L'adrénaline fait son travail. Je récupère mon téléphone portable et me mets à chercher Klaus. J'ignore complètement où il se trouve et je sais que c'est lui qu'on vient chercher. Tant de personnes veulent le tuer, certainement à juste titre...
Je ne veux pas qu'il lui arrive malheur.
Le plafond s'ouvre soudain dans un fracas énorme. Des étincelles jaillissent de la structure en métal. Elle semble fondre par endroit. Des morceaux de placo tombent au sol et je tâche de les éviter. Le ciel est visible désormais. Il est noir, orange, en flammes. Il a des allures de lave en fusion tandis que je sens la créature arriver.
Dans ses mouvements lents je ne l'avais pas vu. Sa main fait la taille du trou dans le toit. Sa peau est rocailleuse, entièrement noire comme de la pierre ponce. Ses yeux sont lumineux, animés par le feu dévorant de son cœur.
La terre tremble. Les tables se renversent. Où est Klaus ?
Je cherche partout, sous les décombres, derrière les rideaux... Il sait qu'il peut facilement mourrir des mains de ce monstre. Il est certain que cela l'effraie. Rien ne peut le tuer autre que ces deux mains géantes. Il n'est pas habitué à vivre avec la peur de mourir. Cette angoisse qui a du le saisir est nouvelle pour lui.
Je cherche, je l'appelle en essayant de n'être audible que par lui. Mais même s'il m'entend, je sais qu'il ne se manifestera pas.
Je finis par trouver sa cachette. En soulevant une nappe d'une table renversée, je le découvre allongé sous celle ci, plus silencieux qu'un mort. J'attrape son pull rouge pour le tirer à moi. Mes mots se veulent rassurants. Je suis là pour lui, comme je l'ai promis. Je lui caresse les cheveux comme on calmerait un chaton apeuré.
Il perd beaucoup de sa virilité et de son image puissante à cet instant. Pourtant je l'aime tout autant et je ne juge pas. Je ne prends même pas cet événement en compte pour évaluer l'estime que j'ai pour lui, parce que je sais que c'est ce qu'il voudrait. Il ne voudrait pas que quelqu'un soit témoin de son extrême faiblesse, alors je ne la regarde pas, je me contente d'être ce dont il a besoin sur le moment.
Je lui baise la joue chaleureusement.
La créature est partie. Comme si le fait qu'il me laisse accéder à son cœur avait annulé la sentence.
Il m'accepte totalement désormais.
Niklaus Mikaelson | Dishonored II |
c'est moi ou beaucoup de tes rêves comportent de beaux virils garçons! (je ne prétends pas toutefois avoir tous tes rêves, mais de ceux que j'ai lu, c'est ça qui ressort) tu as lu trop d'histoires d'amour. :p ça me parait bizarre, des rêves à thème récurrents. ça m'arrive très rarement. mes rêves se ressemblent plutôt par le fait qu'ils n'ont jamais rien en commun
Bien vu ! Je pense surtout que ce sont les rêves dont je me rappelle le mieux parce qu'ils sont particulièrement plaisants !
Moi j'ai plusieurs types de rêves assez récurrents : aventures, amour, rêve réaliste (pourri en général)...
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