Apocalypse
Nous sommes sur une route sombre, qui ressemble plus à un large chemin de terre bordé d'arbres morts et noirs. Il fait nuit, la lune brille et éclaire la montagne. Nous arrivons bientôt.
Quelques détails me rappellent des endroits où je suis déjà allée.
Il fait vraiment très sombre quand j'y pense. Mais cela ne choque personne. Le château où nous allons est dominé par les couleurs rouges et noirs. Posé sur le flanc de la montagne, nous le voyons bien avant d'y arriver.
Je ne sais pas avec qui je suis. Peut être la famille, peut être des collègues.
Un incident nous oblige à nous arrêter. Je ne parviens pas à me souvenir lequel, mais nous repartons très vite, ça ne devait pas être très important.
Nous arrivons au château. Il y a une sorte de réception. Cet endroit est très grand, il y a énormément de pièces, plusieurs étages, et probablement assez de chambres pour une cinquantaine de personnes.
Les escaliers sont tous habillés de tapis de velour rouge sang. Chaque pièce est très bien éclairée et me rappelle l'ambiance du Titanic.
Je m'échappe rapidement des cocktails et des repas, préférant profiter de la présence d'une seule personne dans les recoins isolés. Il s'agit peut être de E, dans les bras de qui je me retrouve par la suite. Cela ne dure que quelques secondes et ne suffit pas à réchauffer mon être. Mais j'apprécie.
Avec cette personne, je regarde le paysage, qui à ce moment là ne correspond plus au château et à son environnement. Il s'agit de la cours de l'ancienne maison de mon grand père. Le ciel est étoilé.
"Regarde ! Un feu d'artifice !"
Je regarde dans la direction qu'il me montre de son doigt. Il est, en effet, facile de penser qu'il s'agit d'un feu d'artifice. Pas très joli puisqu'il est blanc et n'a pas encore explosé.
Mais au lieu de se diviser en plusieurs traits de lumière eblouissants, c'est plusieurs traits de lumière qui se rassemble en un même point.
Je trouve cela étrange et lui fais comprendre que je me méfie, qu'il y a quelque chose qui cloche dans ce feu d'artifice.
Ma méfiance se transforme rapidement en peur panique et je l'oblige à reculer le plus possible de la vitre, que quelque chose de mauvais va se passer, quelque chose qui peut nous tuer sur le coup.
Soudain, les artifices se rassemblent et fusionnent. Ils forment une géante flèche de glace qui se dirigent droit sur le sol. L'impact est si puissant que la terre ondule et se soulève un peu partout. La cours entière est détruite et je vois l'onde de choc se diriger droit sur nous.
Je commence à vraiment paniquer, ma respiration s'arrête lorsque les débris vont nous atteindre...
Puis tout s'arrête. L'image se brouille et devient floue, la cours reprend son aspect normal dans un flash aveuglant.
Ce n'était qu'une vision.
Je respire mieux mais reste sur mes gardes. Je n'ai pas vu cela pour rien.
J'essaye d'avertir les autres. Peu m'écoutent. Peu en ont le temps.
Les choses reviennent. Le ciel devient encore plus noir, griffé de rouge tout droit sorti des étoiles. De nombreuses flèches de glace perce la terre et tout devient chaotique. Pratiquement tout est détruit en quelques secondes.
La verdure n'est plus que cendre et poussière. Les arbres qui étaient déjà sombres ne sont plus que de vieilles branches noires manquant de casser à la moindre brise.
Des pas lourds font trembler la terre. D'énormes créatures sont en train de débarquer, comme sorties de nulle part. Aussi grosses que des dinosaures. Il y a un énorme gorille qui pourrait être King Kong, un rhinocéros de la même taille, un animal tout droit sorti dun jeu vidéo fonce sur les bâtiment.
L'Humain n'a même pas le temps de se rendre.
Il y a peu de survivants. Le château est en assez bon état, mais la plupart des survivants sont coincés dans leur terreur et vagabondent sans but à travers les pièces et les couloirs. Ils sont comme des fantômes que personne ne voit.
Il n'y a plus rien. La terre est ouverte par endroit. De la lave sort parfois. Brûlante et crémeuse. Plusieurs fois je manque de la toucher. Elle me frôle et chauffe mon visage. Je serai probablement déjà morte fondue ou cuite dans la réalité.
Les énormes créatures contrôlent toute la zone. Elles peuvent parler, et s'adressent à nous pour nous donner des ordres. Elles nous demandent de retourner dans le château, que personne n'en sorte. Un ami nain (qui n'existe pas) se trouve là. Il a faim. Nous avons tous faim... Nous pensons au repas qui était prévu à la base, espérons trouver des restes dans les décombres de la cuisine. Mais il n'y a rien de sain.
La créature qui ressemble à un rhinocéros beige s'approche de nous, et propose à manger au nain. Celui-ci renifle quelque peu ce qu'on lui sert, avant de réaliser qu'il s'agit de nourriture humaine, et qu'il n'a probablement rien à craindre. Il mange.
Nous marchons dans le château. Certains se laissent avoir par la fausse gentillesse des extra-terrestres1. Ils se contentent de errer dans le château en attendant qu'on leur donne à manger, ou qu'on leur donne quelque chose à faire. Ils se contentent d'être heureux d'être en vie. Pourtant je sens que quelque chose ne va pas.
Après plusieurs heures, le nain commence à se sentir bizarre. Il parle moins, il gémit. Sa peau s'assombrit par endroits, se recouvre de sortes d'écailles. Et il paraît moins petit. De moins en moins petit.
Il décide d'arrêter de manger la nourriture des créatures... Mais il est déjà trop tard.
Lorsque je comprends ce qui se passe, je décide de partir, de simplement m'éloigner de lui, sans qu'il ne le prenne mal, sans qu'il ne s'en rende compte.
Je sais que j'attends quelque chose. Je l'attendais encore au réveil. Mais je ne sais plus de quoi il s'agit.
| Société de Groupes | Docteur |
- [1]Les créatures ne venaient certainement pas de la Terre.
Commentaires
benjamindelacolle, le 7 juin 2013 à 6h04
Wow... C'est assez troublant.
Loni, le 11 juin 2013 à 9h26
Quand tu dis "Je serai probablement déjà morte fondue ou cuite dans la réalité", tu te l'es dit dans le rêve, ou au moment où tu l'as écrit ?
el0yn, le 11 juin 2013 à 16h33
Je me le suis dis après coup, quand je l'ai écrit.
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