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Bonhommes verts, Tigre du Bengale et ptérodactyle

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Coriolan45 ans

< mai 2003 >

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Je suis dans un bal impromptu avec des bonhommes verts venus d'une autre planête et je grogne tantôt comme un loup féroce, tantôt comme un agneau apeuré.

Ces deux entités finissent par se matérialiser distinctement1 et se mettent à danser ensemble jusqu'à ce que le soleil se lève.

Nath me caresse alors doucement la joue pour que je redevienne moi-même et nous courons ensemble à travers une forêts à peine plus haute que nous.

Sur une branche, au coeur de la forêt, pend une serviette dont le motif principal représente un tigre du Bengale. Celui ci jaillit de là et bondit vers nous. Je m'immobilise tel un arbre pour échapper à la bête qui disparaît dans le lointain et des racines ainsi que des petites feuilles très vertes me poussent d'un peu partout.

Je reste comme cela un long moment à éprouver les mutations de mon métabolisme lorsqu'un ptérodactyle se pose sur moi et me suce la sève. 

Je reprends alors forme humaine et m'enfuis jusque sur la plage.

C'est un éblouissant petit matin qui arrose une langue de sable2 entre deux mers.

Je suis assis en tailleur au centre de cette bande de sable, les courants viennent à moi et les vaguelettes en clapotant font : "Douet ! Douet ! Plaisance…"3

Derrière moi tout est muticolore et je me concentre sur la quiétude marine face à moi. Doucement, avec mon index, je fais glisser un nuage de la gauche vers la droite. Avec facilité un autre de la droite vers la gauche. Je façonne le paysage à ma convenance et ma jubilation grandit.

Cette excitation s'accroit tellement que la maîtrise de ce don m'échappe. Le ciel se met à dégouliner dans la mer comme une palette de couleurs bleues que l'on rincerait à l'eau, la mer se met à goutter vers le ciel, puis ce sont de gros bloc qui se décrochent et tombe du haut vers le bas et du bas vers le haut. Les éléments se croisent, leurs trajectoires se tordent, les lignes deviennent courbes, ciel et mer se mélangent, tourbillonnent avec un grand bruit jusqu’à ce que je ferme les yeux et que tout disparaisse.

Recroquevillé, les paupières serrées, le noir à refait silence. J'attends d'être certain que le calme soit revenu et j'écarquille précautionneusement mes yeux sur le paysage.

Je suis toujours assis sur la langue de sable entre deux mers et les galets flottent à dix centimètres du sol tout autour de moi

Au réveil j'avais une énorme piqure sur l'épaule droite .

• [1]moi loup et moi agneau
• [2]C'est la plage des étés de mon enfance de celle de mes cousins, de mes cousines et de mes soeurs.
• [3]C'est le nom de cette plage.